Villefranche-sur-Mer est une ville créée par Charles d’Anjou en 1295 dans le port naturel connu depuis l’Antiquité, présente ainsi deux remarquables témoins de l’histoire maritime de la maison de Savoie que sont la citadelle Saint-Elme et le port de la Darse.

Le port de la Darse où se côtoient, aujourd’hui, navires traditionnels (pointus) et yachts, est quasi inchangé depuis sa rénovation au XVIIIe siècle, quand en 1720 le duc de Savoie obtient la couronne de Sardaigne. A cette époque, le port de la Darse comprend : 

 • un môle fortifié  avec un ensemble de canonnières contrôlant l'accès à la rade, qui sera achevé dans la configuration que l’on connait aujourd’hui entre 1725 et 1728,

 • des entrepôts,

 • un bassin de radoub destiné à l’origine à la construction de galères ,

 • une forge construite entre 1725 et 1730, et qui permettait la réalisation de toutes les pièces métalliques des navires mais aussi les chaînes des galériens et des forçats,

• Un bagne construit en 1769 qui sera fermé au milieu du XIXe siècle. Le bagne était une grande bâtisse comprenant un sous-sol et un rez-de-chaussée, dans laquelle étaient logés les galériens. Le bâtiment avait une structure en basilique avec une nef centrale plus haute que les nefs latérales.  

• Une corderie, indispensable pour la marine à voile, d’une longueur totale de 161 mètres pour 7m76 de large, construite entre 1772 et 1787 sous Charles Emmanuel III.

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Fermé en 1850, le bâtiment des galériens qui  aurait accueilli jusqu’à 1 200 forçats, ainsi que celui de la forge, seront concédés à la Marine russe en 1857 qui avait obtenu du roi de Piémont Sardaigne le droit d’utiliser la rade de Villefranche comme base de ravitaillement en charbon. En 1885, un laboratoire russe de zoologie marine y sera créé par le comte Alexis de Korotneff, professeur à l’Université de Kiev. Ce projet vient concrétiser les premiers travaux de recherche menés par A. Kovaleski quelques années auparavant, et de Carl Vogt prestigieux naturaliste originaire du duché de Hesse. Depuis son premier séjour sur la côte en 1847, il se fait le chantre de la baie de Villefranche, vantant partout la beauté de la faune pélagique, sa grande richesse, la facilité de capture des ces animaux délicats, ressassant sans cesse son idée fixe de la « nécessité de créer un laboratoire maritime à Villefranche-sur-Mer dont la baie n’est nulle part autre comparable, sur tout le pourtour de la Méditerranée ».

Photos pendant les travaux